Métavers et NFT : l’industrie du luxe se lance dans le virtuel

metavers et luxe

Des NFT, des avatars dressés avec des habits de grandes marques du luxe, l’industrie de la mode a, elle aussi, de quoi faire sur les nouvelles tendances virtuelles. Partageant des valeurs communes avec ce monde, des acteurs du luxe estiment qu’ils sont à l’avant-garde dans cet univers. 

Le luxe habille le métavers

Il sera possible de voir des avatars porter des grandes marques de luxe. Des vestes, des chaussures de luxe pour femme, des montres, des sacs, tout est possible de transposer dans les futurs mondes virtuels. Le métavers, est un univers parallèle accessible en réalité augmentée ou en réalité virtuelle. On considère que c’est l’avenir des interactions sociales et commerciales sur internet. Les NFT sont des objets virtuels dont la valeur réside dans le certificat d’authenticité qui les accompagne. Certains experts nomment l’ensemble du métavers et des NFT, le Web3.

Ce nouveau monde virtuel, qui est en train d’être développé, semble parfaitement adapté à l’industrie du luxe. C’est ce qu’explique à l’AFP, Éric Briones, directeur du Journal du Luxe. Il déclarait que le luxe était à l’avant-garde de ce nouveau monde virtuel, car le luxe et les NFT partagent les mêmes valeurs que sont la rareté, l’exclusivité et la dimension VIP. On peut déjà trouver des avatars habillés en Moncler ou Gucci dans le métavers. Il existe aussi un NFT Burberry qui ressemble à un requin de jeu vidéo. 

Investir sans attendre 

Ce nouveau monde virtuel avancera sans les acteurs s’ils loupent le coche. Ainsi, Kering, le groupe de François-Henri Pinault, a d’ores et déjà constitué des équipes qui y sont dédiées chez Gucci, Balenciaga et à la maison mère. Pour une fois, au lieu d’attendre et de voir comment la situation évolue, ce groupe de luxe souhaite être en pointe et innover avant les autres. Les maisons de luxe adoptent souvent une position de “wait and sea » qui ne convient pas au PDG. 

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À l’inverse, Bernard Arnault lui se montre bien plus prudent sur la question. Il a déclaré, lors de la présentation des résultats annuels du groupe LVMH, se méfier des effets bulle. Il s’en méfie peut-être, mais la marque est tout de même présente sur le marché du métavers et des NFT. La marque Louis Vuitton a créé à l’occasion de son bicentenaire un jeu vidéo intégrant des NFT à gagner. Le fils du PDG, Alexandre, vice-président exécutif de Tiffany semble lui déjà plus à l’aise avec la question du métavers et des NFT. Il a affiché un nouveau profil sur les réseaux sociaux, arborant un personnage CryptoPunk, d’une collection de NFT. 

Effet de mode ou opportunités ? 

Les marques de luxe ne sont pas intéressées uniquement par la tendance pour être à l’avant-garde, mais parce que cela peut rapporter gros. Il y a des affaires potentielles très intéressantes sur le marché du métavers et des NFT. Une étude, de la banque Morgan Stanley, de novembre 2021, estime que les NFT et les jeux en ligne pourraient représenter 10 % du marché du luxe en 2030. C’est-à-dire 50 milliards de revenus. En effet, les NFT peuvent rapporter très gros dans le domaine du luxe. Dolce & Gabbana en a fait l’expérience puisque la marque a vendu, en septembre, 9 NFT de vêtements et accessoires pour 1885,719 Ether, soit plus de 6 millions d’euros. 

Un succès qui fait réfléchir les autres marques de luxe qui ne veulent pas louper le coche. Forte de ce premier succès, la marque italienne a déjà annoncé un nouveau projet NFT avec des avantages inédits qui emmènent les détenteurs entre la vie réelle et le métavers. On ne sait pas exactement de quoi il s’agit, mais on imagine que le public sera au rendez-vous. Selon Eric Briones, l’engouement pour le métavers et les NFT s’explique par l’obsession de l’homme à exhiber son statut social. Les premiers habitants de ces mondes virtuels sont des millionnaires en cryptomonnaies et sont donc attirés par le luxe. Ce marché est aussi un moyen pour l’industrie de luxe de toucher une nouvelle clientèle. En effet, la majorité des acheteurs de NFT sont des hommes, plus jeunes et connectés que la clientèle traditionnelle.

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Les marques de luxe qui ne prennent pas le pli seront de toute façon intégrée tôt au tard à ce nouveau monde. On se souvient du cas d’Hermès qui ne s’est pas lancé dans les NFT et qui a attaqué en justice un artiste qui avait créé des NFT sous forme du célèbre sac Birkin. Ainsi, il vaut mieux proposer ses produits et ses NFT plutôt que de risquer de se faire voler ses idées. Nous n’en sommes qu’au début du métavers et du NFT et les opportunités semblent nombreuses. On peut imaginer toutes sortes de créations liées aux métiers du luxe pour prolonger l’expérience réelle dans le virtuel. L’opportunité liée aux nouveaux services va se développer comme la rente à vie sur une propriété virtuelle. Ainsi, à chaque fois qu’un produit sera revendu en seconde main, la marque pourrait toucher une partie.